Aligné à gauche pour les répliques en prose.
Les didascalies sont centrées.
Les vers de vaudevilles ont un retrait en fonction du nombre de syllabes métriques qu'ils comportent.
La numérotation en TEI des pages se fait suivant la numérotation présente dans le coin haut droit de la page du manuscrit. Nous ne mentionnons pas la pagination originale (souvent rayée dans le manuscrit), mais celle du portefeuille dans lequel sont regroupées plusieurs pièces.
Le texte étant présent recto-verso la numérotation se fait de la façon suivant : 1, 1v, 2, 2v, etc. "v" correspondant à verso.
Ecrit à la main, par le même scripteur.
Ecrit en
Cette pièce a été transcrite à partir du microfilm reproduisant le manuscrit original détenu à la BnF. Microfilm acheté pour l'équipe Cethefi de Nantes, par la Bibliothèque Universitaire de Nantes.
La transcription et l'édition critique ont été réalisées dans le cadre d'un mémoire de recherche en littérature française. La présente édition TEI est réalisée dans le cadre du programme ANR CIRESFI (2014-2019), mené par le Cethefi, Université de Nantes. Sa dernière mise à jour date d'août 2019.
L'établissement de la présente édition provient d'un travail de recherche universitaire, relu et corrigé par l'enseignant en charge du suivi de ce travail de recherche.
L’orthographe a été modernisée.
Des éléments manquants ont été rajoutés entre crochets.
Les abréviations ont été développées et unifiées.
Dans les vaudevilles se terminant par "etc." nous avons complété les paroles entre crochets lorsque la suite nous était connue.
La ponctuation a été modernisée ou ajoutée lorsque cela était nécessaire à la compréhension du texte.
Les retours de ligne sont notés avec l’élémént lb. Ils ne concernent que les effet de mise en page précis, comme la page de titre, ou éventuellement dans le texte, mais ne suivent pas les retours à la ligne liés au format du manuscrit ou à l'écriture du scripteur.
Chaque air dispose d'un identifant correspondant à son équivalent dans la base de données exploitée par le site Theaville.
Le nombre de syllabes métriques des vers chantés ou déclamés est spécifié.
La scène se passe dans un jardin.
Que je suis malheureuse ! J'ai perdu le meilleur mari du monde. Sa réputation commençait à faire ma fortune et quelque bonne que fût sa béquille, elle n’a pu le soutenir. Il ne me reste plus qu’à mourir de désespoir car rien ne pourra jamais me consoler.
Consolez-vous, belle veuve, votre douleur m’a touchée et je veux réparer la perte que vous avez faite en vous donnant un mari de ma main. C'est Vénus qui vous parle et qui veut faire votre bonheur.
Que me proposez-vous, déesse, dans l’état où je suis ?
Je connais les veuves, quelque vives que soient leurs douleurs, elles savent se consoler. Allez m’attendre dans un de ces bosquets pour donner un libre cours à vos premières larmes et je vous réponds que le mari que je vous donnerai ce soir vous plaira.
J'obéis, mais j’en doute.
Cet enfant est à Vulcain. Le voici. La figure est originale comme vous voyez. C'est son père tout craché.
Non, il est encore garçon et il arrive de nourrice. Mais je le marierai aujourd’hui avec une veuve dont le mari a fait bien du bruit dans son temps et qui a eu un grand renom dans Paris.
Peut-être à cause de celui de sa femme
Hé, fi donc, ma mère ! y pensez-vous ? Voulez-vous qu’on dise de votre bru tout ce que l’on dit de vous ?
Que dit-on de moi s’il vous plaît, petit coquin ?
Et quand on parle de moi, on dit, savez-vous bien qui est sa mère ?
Tu fais bien de te sauver, mais je te vais rogner les ailes de si près que tu ne sortiras de six mois de cette île.
Oh çà, mon fils, je veux faire quelque chose pour vous et puisque votre frère m’a manqué de respect, je veux diminuer la puissance qu’il a sur les cœurs.
Ce n’est point du tout cela. Vos fonctions seront toutes différentes de celles de Mercure. Votre pouvoir ne s’étendra que sur les cœurs malheureux et vous savez que Mercure ne se mêle que de ceux qui n’ont qu’à se louer de l’amour.
Il faut que vous ayez bien du guignonGuignon :
« Malheur. Il est du style familier. » (Acad.1694).
Vous jouez de malheur. Avez-vous quelquefois eu envie d’être du théâtre ?
Sans ma tante qui est une vieille radoteuseRadoter: « Dire des extravagances par un affaiblissement d’esprit que le trop
grand âge a causé. On dit fig. d’un homme qui dit des choses sans raison, sans
fondement, qu’Il radote. (Acad.1694).
Que vous auriez bien fait ! Croyez-moi, faites-vous chanteuse ou danseuse. Vous aurez plus d’amants que vous n’en voudrez.
Je suivrai votre avis pour être mieux étofféeÉtoffé(e) : On dit, Un homme bien étoffé,
pour dire, Un homme bien vétu, bien meublé, un homme qui a en abondance toutes ses
aises et toutes ses commodités. (Acad. 1762).Un homme bien étoffé, une femme bien étoffée , pour dire
bien vêtu(e), mis(e) d’une manière décente. (Dictionnaire du
bas-langage, d’Hautel, Paris, t.I, 1808).
Monsieur, vous voyez deux personnes qui s’aimaient à la rage et qui depuis qu’ils sont mariés ne peuvent plus se souffrir.
C'est la règle. Qu'exigez-vous de moi ?
De faire en sorte que nous nous aimions. Quand j’étais sa maîtresse, il était tout feu.
A présent, il baisse l’oreille.Baisser l’oreille
: « On dit aussi proverbialement, Baisser l’oreille pour dire,
faiblir, se décourager. » (Acad.1762). Il va de soi que c’est le
sens grivois qui prévaut.
Elle ne sait ce qu’elle dit. Si j’avais su qu’elle eût dû devenir si mauvaise et si laide, je ne l’aurais pas épousée.
Quelle tendresse !
Si j’avais su qu’il eût été un fainéant, j’aurais mieux aimé épouser le diable.
Vous auriez un mari qui aurait des cornes.
Eh, que sais-je, morbleu, si je n’en ai pas.
Le benêt.
Vous l’entendez ?
Le sot.
Vous le voyez. Il me prend envie de lui déchirer les oreilles.
Ne vous en avisez pas. Elle pourrait vous marquer plus haut.
Vous ne voyez donc pas jourVoir jour à (+
inf.) : « Trouver une ouverture, un moyen d’accès, une occasion, une possibilité
à/pour. » (CNRTL).
Oh que si ! Quand l’un de vous deux sera mort, vous vous aimerez à la folie.
Voilà un plaisant remède.
Je n’en vois pas d’autre. Adieu.
Encore s’il mourrait le premier, passe.
Eh bien, mon fils, comment va le métier ?
Il me divertit.
Oh çà, je vais te marier et voici ta future. C'est la veuve du père Barnabas. Tout Paris la connaît.
Tant pis, ma mère, tant pis! J'aurai le sort de mon père. Parbleu, elle a l’air bien
égrillardÉgrillard : « Vif, éveillé, gaillard.
» (Acad.1762).
Eh, bonjour mon mignon ! Je ne sais par quel charme je suis déjà consolée de la mort de mon mari.
C'est ma bonne mine qui fait cette merveille et, ma mère, elle a un air fripon qui met
le feu à ma fressureFressure : « Qui se dit de
plusieurs parties intérieures de quelques animaux prises ensemble, comme sont le foie,
le coeur, la rate, et le poumon. » (Acad.1694).
Tu m’aimes donc, Polichinelle ?
Allons, marions-nous sans façon et au plus vite.
C'est bien dit, il faut prendre une femme sans réflexion comme une médecine.